Richesses,
de
celui qui a tout perdu
J’ai les yeux qui saignent et l’âme au bord des lèvres,
Sur ce chemin qui va de la passion à rien...
Pâle semblant d’oubli, douloureux, vaurien
Qui déchire mes mains à violents coups de fièvre.
J’ai des mots qui pleuvent comme des larmes blanches.
Ils étincellent en se plantant sur la feuille
Où mon imagination a couché ton corps.
La fièvre passe de l’image de ta mort,
Un lit nuptial brûle comme un grave cerceuil,
A l’amour saturé, je m’endors sur tes hanches.
J’ai des silences aveuglants plein mes larmes
Et des pertes d’oublis plein mes nuits,
Comme les hurlements étouffés d’un noyé
Surpris, qui voit s’enfoncer ce qui fut son corps,
Des rayons de pluie dans mes rêves incertains
Interrompus dans un éclat d’amour foudroyé.
J’ai la vie en transit, j’ai mal à aujourd’hui,
J’ai la mort à fleur de peau, rouge, au bord du gouffre.