Prosopopée d'un assassin
(Section Nocturne)
Bon sang ne saurait
mentir
Celui de ma victime me glaçait le cœur
Figeant sur le sol ses insinuations malignes.
J’y lis malédiction, horreur et châtiments.
Foutaises ! J’ai passé ces bêtes inhibitions.
Je prends les vies comme un immense bol d’air :
Je dévore les adrénalines des nuits,
Les regards pleins de peur, les souffles implorants.
Une minute bleue comme une nuit d’horreur,
Mon geste se suspend pour savourer les cris...
Le cœur paralysé, j’ai foudroyé le sang.
J’ai tué encore, j’ai souri encore, j’ai froid
Maintenant qu’il n’y a plus rien à dévorer.
Tout est calme et tout dort, j’ai besoin des cris, des vies,
Je n’aime pas me sentir seul dans tout ce sang
Qui continue de m’accuser, me torturer,
Damnation dérisoire qui ne vit que la nuit.
Bon sang ne saurait mentir...
Mais, et si j’avais tué un juste ?
Le couteau est seul, abandonné au milieu de la pièce sombre.
L’angoisse brûle le sang.