Trop tard
Froid
Un frisson humide emplit l’espace trop petit…
Je le sens, il est là,
Il me sent, je suis las.
Dans cet espace trop étroit
Pour nos deux respirations,
Sans compter la mort qui rode
Et la peur qui grandit…
Sans compter l’excitation,
Ni le sang qui bat mes tempes.
Il y a longtemps que tu trembles
Jamais, je n’y survivrai
Le sang
Entre ces quatre murs aveugles,
Un cache-cache mortel m’assèche la gorge.
Le premier de nous deux qui bougera
Sera le moins lâche.
Toi et moi,
L’inquiet : une prescience modeste
Et l’angoissé : une orgueilleuse culpabilité,
Moi et toi.
Une rupture de silence,
Un demi-froissement,
Un quart de ton au-dessus de rien,
A donné l’alerte.
Je pourrais crier
Il s’enfuirait
Je pourrais pleurer
Il s’affolerait
Froid
Il y a longtemps que tu trembles
Jamais, je n’y survivrai
Combien de temps pour mourir ?
Frappé, frappé, frappé !
Mais le regard ne se vide pas !
Il le paralyse dans ce froid surnaturel
Tant que tu te retiens à la vie.
Tu me tiens dans ta main.
Glacée
Témoin coupable
Captif minable
Je devrais partir
Naïve victime
Vengeur sublime
Je te tiens maudit
Entre la vie et la mort, il y a nous deux
En sursis
L’un restera pour souffrir
L’autre a souffert pour partir
Tout est terminé